Concours d'écriture (novembre 2004)

 
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Loïc
Cruelle
"L'école c'est l'enfer, les autres élèves sont mes bourreaux"
Voici ce qu'avait écrit la petite graine Cinna dans sa rédaction d'expression écrite. Pour cela, il avait été privé de récréation durant un mois par la maîtresse. Mais qu'importe puisque c'est précisément ces moments passés dans la cour d'école qu'il voulait fuir par-dessus tout.
A 10 ans, Cinna était l'élève montré du doigt par ses camarades, celui dont on aime se moquer et qu'on laisse à part. Il faut dire que son aspect chétif n'était pas pour le servir, faisant de lui une cible idéale pour les quolibets et autres humiliations, que ne manquaient jamais de lui infliger les railleuses boules de suie. Pour parfaire sa description, il convient d'ajouter que notre petite graine était un élève brillant et qu'il était jalousé pour cela. Etre puni de récréation pendant un mois? A dire vrai, on ne pouvait lui faire plus beau cadeau. C'est du moins ce qu'il pensait, car en réalité, ce fut là l'origine du drame le plus cruel.
A l'école de la forêt Tsukamori, si la maîtresse était toute puissante durant les heures de classe, la récréation était l'occasion pour les cancres jaloux de régler leurs comptes ! Cependant, cette punition qui empêchait notre petite graine de se retrouver à la merci des querelleurs, accentuait peu à peu leur rancune.
- Les enfants, prenez exemple sur votre camarade Cinna qui a encore obtenu le meilleur résultat de cette classe. S'il n'était pas là, je me demanderais pour quelle raison je suis enseignante ici. Tous autant que vous êtes, vos copies sont médiocres, voire nulles ! Si vous continuez ainsi, vous finirez manutentionnaires aux thermes ! Porter du charbon toute votre vie, c'est à cela que vous aspirez?
On ne soupçonne pas la patience d'enfants qui ruminent leur vengeance. Pendant un mois, Cinna put réussir brillamment ses contrôles sans redouter les représailles des autres élèves. Cependant, lorsque la maîtresse leva la punition, les boules de suie attendaient le "chouchou" de pied ferme.
A la pause déjeuner, dans le fond de la clairière, la frêle graine était entourée de dix élèves revanchards qui le rouaient de coups. Les autres boules de suie qui ne participaient pas à cette lâche agression, n'intercédèrent pas pour autant en faveur du plus faible. Les "bourreaux" s'acharnèrent tant et si bien que Cinna se retrouva rapidement prostré à terre dans la plus totale inertie.
- Attendez, arrêtez !!! Il ne bouge plus !!...
Stupeur générale. Les actes ont dépassé les intentions. Un mauvais coup de trop a été donné et leur camarade gît sur le sol. Mort ?
Alertée par les cris, la maîtresse fend la foule des enfants qui entoure le petit corps. Elle se penche. Le prend dans ses bras. C'est fini.
Harmonie
On enterra Cinna sur les hauteurs d'une colline, qu'il repose face aux majestueux monts Hake. Puisqu'il était orphelin, la maîtresse se chargea elle-même de faire construire un autel Shintô en mémoire de son élève. Inutile de préciser que les boules de suie responsables de cette tragédie furent exclues de la forêt. Livrées à elles-mêmes, elles trouvèrent refuge dans le grenier de la maison d'une humaine atteinte de tuberculose, en contrebas de la forêt.
Quant à notre petite graine, il n'est pas dit que son histoire s'achevât ainsi. La nuit qui suivit sa mise en terre, une ombre s'approcha du lieu où il reposait. Une imposante créature à la démarche pataude se recueillit un moment puis entama ce qui se révéla être une "danse" autour de la tombe de Cinna. Derrière cette apparente chorégraphie aléatoire, tout personne un brin observatrice eût remarqué que les pas de cet étrange personnage obéissaient à une certaine logique. Une ronde puis un saut, une ronde puis un saut... Intriguant spectacle, qui à n'en pas douter nous aurait amusé s'il n'y avait eu ce contexte tragique.
Soudain, l'animal stoppe sa litanie gestuelle. Il se penche, semble peiner à se relever... persiste... insiste... et se produit l'instant magique :
de la tombe de Cinna, émerge à une vitesse prodigieuse un tronc élancé à la colonne large, qui grandit vers le ciel ! Tout va très vite, le feuillage se fait persistant, coriace, d'abord juvénile rosé puis rapidement vert clair et glauque en dessous. Sous l'impulsion de l'insolite créature, un arbre gigantesque passe de la naissance au stade adulte, défiant les notions élémentaires du temps ! Cette croissance extraordinaire provoquée par l'animal ne stoppe que lorsque la cime de l'arbre dépasse celles de tous les autres.
Incroyable naissance après la mort car oui, à bien y regarder, cet arbre ne nous est pas inconnu. Il s'agit d'un Cinnamamun camphara, autrement dit
Cinna, le camphrier...
 
Satsuki
Poême
Il y avait une fois
une très riche et étrange femme
mais en peine était son âme
on l'appelait Yubaba
 
Elle vivait dans une étrange cité
peuplée de créatures malveillantes
sa vie n'était qu'épouvante
elle se sentait délaissée
 
Une nuit quand la solitude la rongeait
elle décida d'invoquer le Diable
 
elle savait son attitude détestable
mais vraiment trop seule elle était
 
Yubaba émit le souhait
qu'un enfant lui soit offert
elle voulait devenir mère
pour enfin pouvoir se sentir aimée
 
C'est ainsi que je vins au monde
dans un nuage de mystère et de flammes
ainsi le fait d'être né de larmes
fit de moi un être immonde
 
J'étais d'une taille faramineuse
mon poids était fort inquiétant
mon corps faisait peur aux passants
j'étais une créature hideuse
 
J'abhorrais tous ces gens et leurs regards méprisants
je haissais cette pitié qui habitait tant leurs yeux
otant à ma mère tout moment heureux
et qui l'a conduit à me vouloir mourrant
 
Maman était rongée par les remords
d'avoir souhaité un monstre comme moi
elle faisait comme si je n'étais pas là
mais je sais bien qu'elle voulait ma mort
 
Le diable et elle avaient conclu un pacte
comme quoi elle lui donnait tout son argent
seul ement en échange d'un petit enfant
mais désormais elle regrettait ses actes
 
Elle s'entretint avec Satan
pour se libérer de moi, lourd fardeau
et cause de ses plus grands maux
de me supprimer il était temps
 
Il fallait pour rompre le sort
qu'elle me tue de son propre vouloir
en m'assenant un coup de poignard
qui ferait disparaître mon corps
 
J'ai rêvé d'une nuit où je dormais
tu t'étais introduite près de mon lit
ton bras avais un peu faibli
mais tu m'avais assassiné
 
Ensuite, tu commenças à t'ennuyer
car mine de rien je meublais un peu ta morne vie
tu fus prise de nostalgie
et encore une fois de lourds regrets
 
C'est alors que tu revins près de mon lit
où tu découvris ce poème au milieu des draps tâchés de sang
tu fus perplexe pendant un moment
puis la tristesse t'arracha un cri
 
De longs sanglots te secouèrent alors
maman, je pleure avec toi
vraiment je ne t'en veux pas
je te fais moins de mal étant mort
 
Ma mère, je ne pense pas que ce ne soit qu'un rêve, alors je t'écris ce poème
je sais que tu as souffert par ma faute
dû supporter le regard des autres
mais sache seulement que je t'aime.

Cédric
Le chat Guâng et le jeune paysan
Vers la fin de la dynastie Chou, dans la province de Lu, vivait un vieux chat noir.
Une rumeur le disait compagnon du défunt Confucius, et pour cela il était respecté des animaux, qui le pensaient d’essence divine.
Depuis quelques temps, Guâng, c’était son nom, avait établit ses quartiers dans un arbre, un cèdre de 250 ans qui surplombait une baraque modeste, isolée du village voisin.
L’habitant de ces lieux, Gong, était un brave garçon, il vivait seul depuis la mort de ses parents, et se montrait fier et courageux face à son malheur.
Tous les jours il se rendait au marché afin de vendre les légumes qu’il cultivait, mais à chacun de ses retours, ses paniers n’étaient qu’à moitiés vides, et sa bourse qu’à moitié pleine.
L’animal observait Gong ; il le voyait lorsqu’il cachait ses larmes, il le voyait lorsque perlaient à son front des gouttes de sueur quand il semait, récoltait, nettoyait et coupait du bois.
Un matin, Guâng le vieux chat s’allongea sur une basse branche du cèdre. Alors que le jeune homme sortait de sa demeure, les bras chargé de ses légumes, il entendit ces mots :
- « Lèves-toi plus tôt demain. »
- « Qui parle ? » demanda Gong. Il porta son regard alentour, mais ne vit qu’un chat.
« Je dois encore somnoler » pensa t-il. Alors qu’il s’éloignait, une autre parole lui parvint :
- « J’entends et j’oublie »
A son retour, le pauvre garçon était abattu d’avoir si peu vendu au marché, et il passa devant le chat sans le voir.
Le lendemain matin, alors qu’il fermait la porte, la voix se fit entendre à nouveau :
- « Lèves-toi plus tôt demain. »
Gang sursauta, et ne voyant que l’animal dans les parages, s’adressa à lui :
- « Serait-ce toi qui me parle ? Quels conseils pourrais-tu me donner, toi qui ne fais que dormir du matin au soir et du soir au matin ! »
Il riait de la situation, pensant qu’animaux et hommes ne pouvaient communiquer ensemble, quand Guâng lui répondit :
- « Je dors souvent car c’est ma nature, je suis un chat, mais toi tu es un homme. Lèves-toi plus tôt demain. ».
Puis il ajouta :
- « Je vois et je me souviens. »
Abasourdi, Gong fila le long du sentier sans se retourner. Une fois au village, il remarqua que tous les autres marchands de légumes étaient installés, et que les passants avaient déjà acheté ce dont ils avaient besoin. Il se souvint alors des paroles du félin.
Ainsi, le troisième jour alla t-il travailler aux aurores. Pour cela, il avait dû veiller toute la nuit. Le chat le voyant partir, murmura cette phrase :
- « Je fais et je comprends. »
A son retour, le garçon souriait, ses paniers étaient vides. Cependant, à l’approche de la demeure son visage s’obscurcit. Il était fatigué de n’avoir pas dormit la nuit précédente, et s’exprima alors à voix haute :
- « Comment ferais-je pour me réveiller si tôt à l’avenir? Mes paupières ne savent pas reconnaître la lumière du soleil ! »
Une voix lui répondit :
- « Je viendrais sur ta couche et te lécherais plusieurs fois la main, et si ton sommeil persiste, je te mordillerais sans te blesser. »
Gong leva les yeux vers le chat, qui lui-même l’observait attentivement :
- « Te donnerais-tu tant de peine pour moi ? Je te croyais moqueur et donneur de leçons. »
- « A ceux que l’on aime, on ne doit pas épargner le dur labeur. A ceux que l’on estime, on ne doit pas épargner les critiques. »
Ainsi Gong allait pouvoir vivre de son travail, et en partager les fruits avec son illustre compagnon.
 

Celtic Girl
L’Amour de la Chine
« Dans une forêt sombre, au plus profond de la Chine antique, se trouvait une petite tente de toile fine. Si fine, que la lumière passait à travers, comme pour nous laisser entrevoir les ombres et ainsi nous laisser deviner le commencement de cette histoire.
Les ombres dessinaient deux personnages, une tache noire bougeait avec rigidité alors que la deuxième tache, elle, était toute petite, elle semblait fragile et vulnérable. Les mouvements allaient très vite et rendaient les contours indiscernables.
Après un long moment, un homme sortit de la tente, il avait quelque chose dans les bras, une petite chose rose, un enfant ... »
Quand grand-mère nous raconta cette histoire, sous le grand magnolia rose du jardin, elle pleurait presque en évoquant celle qui avait sauvé la Chine.
D’après grand-mère, c’est un petit paysan du coin qui la trouva, après son abandon, dans un coin obscur de la forêt.
« Elle grandit chez ce même paysan, continua-t-elle, et passait ces journées à travailler dans les rizières avec les autres filles. Mais elle était si différente, ses cheveux blonds descendaient sur ses épaules en de parfaites boucles rondes. Dans ses yeux bleu nuit scintillaient des milliers d’étoiles. Non seulement son visage ne ressemblait pas au nôtre, mais aussi sa personnalité différait des nôtres. Elle ne parlait jamais, à personne. Après le travail, au lieu de rentrer, elle s’évadait sur son cheval vers les forêts lointaines. Elle devait sûrement être chagrinée par l’abandon de sa vraie famille, et pensait retrouver quelque trace là où ils l’avaient abandonnée. En revanche elle était si gentille, toujours prête à rendre service et à aider même à ses propres dépends. Elle était toujours souriante, un sourire étincelant malgré la tristesse qu’elle avait enfouit en elle. La tristesse de n’avoir connu sa vraie famille. Mais elle le cachait bien, si bien que personne ne s’en apercevait. D’ailleurs tous les garçons du village la trouvaient belle, douce et joyeuse. Cependant elle ne se maria pas avec l’un d’entre eux. Elle savait pourtant que l’honneur de sa famille était en jeu. Mais rien n’y fit, elle ne voulu épouser aucun homme du village.
Un jour, tandis qu’elle se promenait à cheval dans la forêt, elle vit une forme blanche entre les arbres. Ne pouvant s’en empêcher, elle la suivit, à pied pour ne pas aiguiser les soupçons. Elle s’aperçut alors que c’était en fait un cheval, monté par un homme. Mais celui là était différent de ceux qu’elle avait l’habitude de voir, il portait des vêtements de lin, et son manteau était fait de fourrure. Elle le talonna encore pendant un long moment à travers arbres et plantes de la forêt. Soudain, elle aperçut le camp, plusieurs tentes de toiles, des feux, des chevaux aussi. Bref, elle reconnut les Huns. Aussitôt qu’elle fit cette déduction, elle prit le chemin du retour. Une fois chez elle, après avoir soigneusement ramené son cheval à l’écurie, elle courut à l’intérieur, pour expliquer sa découverte à son père. Elle avait eu un tel choc qu’il lui était impossible de dire quelque chose de compréhensible. Elle du s’asseoir, se calmer et respirer avant de pouvoir raconter son aventure clairement. Sans délai, le père fila dans son bureau afin d’écrire à l’empereur de Chine ce que sa fille avait découvert. Quelques jours plus tard, Thiêu Quang, c’est comme ça qu’elle fut appelée, en raison de ces cheveux blonds or qui ressemblaient aux rayons du soleil, vit les hommes de l’empereur arriver à cheval dans sa cour. L’un d’entre eux lut à haute voix le parchemin de l’empereur Chinois.
« Un homme de chacune des familles du village devra partir demain pour le camp des Huns … » C’est tout ce que Thiêu Quang pu entendre du haut e son arbre. Alors elle descendit de sa cachette en répliquant :
« Non ! Mon père est malade !
- Qui est cette fille ? S’enquit l’homme sur le cheval.
- Thiêu Quang, apostropha son père en la foudroyant du regard. Rentre donc.
- Non, j’ai une meilleure idée, moi je peux y aller, seule.
- Quelle prétention jeune fille, surtout pour une étrangère, ironisa-t-il en regardant les autres hommes qui l’accompagnaient.
- Justement une étrangère, qui peut s’introduire dans le camp des Huns, afin de jouer l’espionne et de vous avertir de chaque attaques qu’ils prévoient.
- Et bien, puisque tu as l’air si sûre de toi, petite allogène.
- Je serais fière d’accomplir cette mission pour servir la Chine. »
Elle se retourna pour repartir en direction de la maison, mais l’homme l’interpella :
« Tu as une semaine, pas un jour de plus »
Elle partit le lendemain, non sans regrets, mais heureuse d’avoir pu épargné son père. Elle avait déjà imaginé le scénario. Elle seule dans le bois, sans habits chauds, et priant le premier cavalier qui passait par là de la prendre avec lui.
Quand elle arriva au camp en compagnie du cavalier, elle vit toutes les têtes se retourner vers elle, mais une seule la marqua. Un homme au visage fin, différent de ces brutes, des cheveux bruns en bataille et des yeux vert comme la jade. Son regard si doux emprisonna le sien pendant quelques minutes. Puis elle atteignit la tente principale, celle du chef sûrement.
« Voilà une mendiante que j’ai trouvée, expliqua l’homme à coté d’elle.
- Elle est différente des autres d’ici ! Viens par là. »
Elle s’avança. Il l’embrassa. Elle recula d’un bond.
« Je veux manger et boire avant s’exclama-t-elle.
- Et qui a du caractère, continua le chef. Qu’on la serve, aux cuisines. »
Après avoir manger à sa faim, elle sortit de la tente des cuisines. Elle décida d’aller faire un tour pour pouvoir surprendre quelque conversation intéressante. Et elle eu raison, car elle ne tarda pas à trouver le chef militaire disant à un autre homme de se tenir prêt à une attaque prochaine. Elle se cacha derrière un de ces abris en toile. Mais elle fut démasquée par un homme, un bel homme. Celui-là même qu’elle avait remarqué à son arrivé.
« Chut !!! Lui dit-il. Suis-moi »
Elle le fit immédiatement, et il l’emmena dans sa propre tente.
« Qui est-tu ?
- Thiêu Quang.
- Fille de ?
- Je n’ai pas de père.
- Menteuse.
- Mais c’est vrai.
- Pourquoi est-tu là ?
- Je n’ai pas de quoi me nourrir, ni de quoi m’abriter.
- Reste ici pour la nuit. Nous parlerons demain.
- Merci. »
Elle passa ainsi la nuit sous l’abri de cet homme mystérieux. Puis il la réveilla brusquement :
« Vite, lève toi.
- Euh … Oui tout de suite.
- Tu dois sortir, et tache de ne pas te faire surprendre par un autre que moi, espionne. »
Il termina sa phrase avec un petit sourire au coin des lèvres, mais il ne laissa pas le temps à Thiêu Quang de répondre. À la tombée de la nuit, elle surpris une autre conversation intéressante, cette fois entre le chef et un homme qui semblait être son conseiller :
« Nous attaquerons par le Sud, en écrasant le petit village non loin d’ici.
- Et le reste de la Chine ?
- Des troupes arrivent du Nord, d’autres de l’Est et d’autres de l’Ouest de la Muraille.
- Et pour nous ?
- D’autres hommes devraient nous rejoindre dans cette semaine. Le lendemain de la pleine lune nous attaquerons. »
Elle demanda au bel homme de bien vouloir l’héberger pour la nuit encore une fois. Il acquiesça. Elle entra dans la tente éclairée par la seule flamme d’une bougie et embaumée par l’odeur douce d’un bâton d’encens, elle s’assit sur à terre et lui demanda de dénouer sa robe. Il le fit. Ce fut un moment très romantique, de ce fait, quand il eut fini, il posa délicatement ses lèvres sur les siennes. Puis il la prit dans ses bras et la déposa dans son lit …
Au petit matin, Thiêu Quang fut réveillé par un raffut venant de l’extérieur. Elle était seule dans la tente, allongée sur le lit, complètement nue. Elle s’habilla et sortit. Presque tous les hommes étaient encerclés autour du messager qui criait à haute voix :
« Un espion est parmi nous. Qu’il se dénonce ! »
Thiêu Quang croisa le regard de l’homme avec qui elle avait passé la nuit, Tcherniaï. Il la regarda puis elle lut sur ses lèvres « Va t-en ! ». Dès qu’il eut prononcé ces mots, il avança vers le chef et se dénonça. Thiêu Quang voulut hurler, mais le regard fixe de celui qu’elle aimait l’en dissuada. Elle s’enfuit donc en douce, regardant Tcherniaï se faire frapper par ces affreux barbares. Elle courut dans les bois aussi vite qu’elle le pu. Ses pieds lui faisaient terriblement mal, son cœur aussi. Le seul homme qu’elle n’eut jamais aimé avait été tué pour qu’elle puisse sauver son pays. Elle devait y arriver. Et c’est pour cela qu’elle arriva au village en moins de temps qu’il ne le fallait pour y aller à cheval. Elle mit au courant le conseiller de l’empereur, le même homme qui l’avait traitée d’allogène. Celui-ci parut très surpris, mais ne douta pas une seconde. Il partit aussitôt vers le palais. Et c’est ainsi que Thiêu Quang sauva la Chine de l’attaque des Huns puisque grâce à elle l’armée chinoise aurait désormais l’avantage de la surprise et plus d’hommes que leurs ennemis.
Thiêu Quang sauva par la même occasion l’honneur de sa famille et reçut même l’offre de travailler pour l’empereur. Mais elle refusa, préférant vivre dans les rizières avec les autres filles. Depuis ce temps là, jamais elle ne retrouva le sourire. Jusqu’à ce qu’un beau jour, près des rizières, elle vit arriver sur un cheval blanc un homme, aux cheveux bruns en bataille. Elle le reconnut aussitôt et courut à sa rencontre. Celui-ci sauta à terre et la prit dans ses bras, puis ils s’embrassèrent. Alors toutes les filles arrêtèrent de ramasser le riz et hurlèrent de joie. Bientôt tout le village se réunit autour d’eux. Ils se marièrent et eurent deux magnifiques enfants. Depuis ce jour, le sourire ne quitta plus ses lèvres. Ainsi, vous voyez mes enfants, pour aimer son pays il ne suffit pas d’y être né, il faut l’aimer. Thiêu Quang a donné sa vie, elle a risqué son amour pour un pays qui n’était pas le sien en apparence, mais qui n’a jamais quitté son cœur. Quand ils reviendront de la guerre, ils seront là pour vous aimer à nouveau et ils auront sauvé la Chine à leur tour. Ne perdez jamais l’espoir, car se battre pour son pays est une bonne cause, ils n’en seront pas punis. »
Elle nous regarda, plongeant ses yeux dans les nôtres bleu nuit.
« Grand-mère, cette femme, cette Thiêu Quang, c’était maman ?
- Oui, vous avez les mêmes yeux … Et le même courage brille dans votre regard. »
 
Hannah
Baby sitting
Quelques années s'étaient écoulées depuis que Fio avait quitté l'aviation. C'était à présent une splendide jeune femme d'environs 30 ans, et elle avait déjà une petite fille de 6 ans appelée Sina. Sina était une bien étrange enfant. Elle avait des cheveux roux très courts et des yeux bruns, et portait le plus souvent des robes claires. Evasive et très discrète, elle s'enterrait le plus souvent dans sa chambre, et restait généralement assise devant la fenêtre à attendre que la journée passe, ce qui faisait une peine immense à sa pauvre mère. Quand elle sortait de sa chambre, ça pouvait être soit pour manger, soit pour aller à l'école, ou dans le jardin, mais elle n'avait pas d'amies, confiant tous ses secrets à son chat et à son canari. Son père, Donald Curtis, avait tout tenté pour attirer l'attention de la fillette et pour l'emmener au dehors, mais Sina restait muette et cloîtrée.
Un jour, un horrible drame se produisit. Marco Pagot avait été retrouvé mort, quelque part sur une île de l'Adriatique, le corps criblé de balles. Fio et Curtis devaient aller à son enterrement le mois suivant, mais ils ne pouvaient emmener Sina, et l'idée de la laisser seule pendant trois jours était pour le moins inquiétante. D'autant plus que selon la rumeur, un mystérieux château mobile habité par un horrible pervers aurait été vu un peu plus loin, et on parlait d'une migration de dragons meurtriers dans le nord du pays, ce qui inquiétait plus encore les deux parents.
Aussi, ils décidèrent de trouver un baby-sitter pendant le temps qui leur restait avant de partir. Ils placardèrent des petites annonces un peu partout dans la ville, mais personne ne venait. Quelques jours plus tard, on sonna à la porte. Une jeune fille d'environs treize ans, habillée de noir tenant dans ses mains un balais venait répondre à l'annonce. Fio était quelque peu inquiétée par ce balais, et se demandait si c'était éventuellement prévu pour frapper son enfant, mais à la vue de l'expression de la jeune fille, l'idée paraissait sotte.
-"Je m'appelle Kiki, et mon chat s'appelle Jiji. J'ai lu votre annonce, et heu... Je venait voir si je pouvait garder votre enfant !"
-"Merci beaucoup, jusque là, personne ne s'était présenté, ça devenait inquiétant ! Veux tu entrer Kiki ?"
Elle l'amena à l'intérieur de la maison et ferma la porte, et elle commença toutes deux à gravir les escaliers qui menaient à la chambre de Sina. Kiki la suivait, l'air réjouie, en faisant de son mieux pour éviter que son balais ne s'accroche à ces cheveux. Les deux femmes entrèrent dans la chambre de la petite, ou celle-ci était calmement occupée à feuilleter un livre d'image, le regard vide, en mangeant des speculos.
-"Qu'elle est mignonne !"
-"Sina, c'est cette jeune fille qui te gardera pendant que papa et moi irons à l'enterrement de parrain Marco. Dit lui au moins bonjour ! Sina ! Sina, tu m'écoute ?"
-"Oui maman. Bonjour."
-"Enchantée de faire ta connaissance, petite Sina !"
Fio fit signe à Kiki comme quoi il fallait partir. Au bout d'un moment, lorsqu'elles furent toutes deux à côté de la porte, Fio pris Kiki par la manche, avec dans le regard une expression de profond regret.
-"Je suis désolée si elle s'est un peu comportée de manière étrange. Tu comprends, c'est une enfant assez farouche, mais je vous supplie d'accepter de la garder tout de même !"
-"Ce n'est pas un problème ! Et puis, je ne vous aurait pas laissé dans cette situation !"
-"Merci beaucoup. Alors à Mercredi !"
Kiki reparti calmement, toujours le sourire aux lèvres, et Fio referma la porte. Savoir que Sina serait gardée par une jeune fille aussi compréhensive pendant ces trois jours la rassurait tant, qu'elle poussa un long soupir de contentement. Puis, elle alla dans la cuisine afin de préparer à déjeuner pour sa fille et son mari.
Les jours défilèrent très vite jusqu'au jour du départ pour l'enterrement, et lorsque celui-ci arriva, Kiki sonna à la porte de bonne heure, installa ses affaires dans la petite chambre réservée à une éventuelle baby-sitter, et laissa partir les parents. A présent seule, elle décida de commencer par monter pour faire plus ample connaissance avec la fillette. Elle retrouva celle-ci en train de dessiner.
 -"C'est très beau ça ! Que dessines tu ?"
 -"Totoro !"
-"Pardon ? C'est qui Totoro ?"
-"Un ami à moi qui habite dans le jardin."
-"Tu peux me le montrer, cet ami ?"
-"Si tu veux !"
Sina l'emmena à l'extérieur. Le jardin était magnifique. Un pommier et deux poiriers dominaient le reste de la végétation ne laissant que peu de lumière entrer. Nombre de fleurs aux couleurs chatoyantes et aux parfums doux s'étendaient un peu partout autour d'un petit bassin sur lequel flottait un petit bateau en plastique. Seul un minuscule oranger, à peine plus grand que Sina, paraissait moindre. La petite s'approcha de l'oranger et sortit de sa poche une petite ocarina. Kiki la regardait faire, intriguée, sans très bien comprendre ce qui se passait. C'est alors qu'un petit être blanc sortit de sous l'oranger. Sina commença à jouer de l'ocarina, et le petit être se mit à danser. Kiki restait sans voix devant un aussi étrange et fascinant spectacle. Lorsque soudain, un cri retentit, et quelque chose tomba du ciel à quelques mètres seulement des deux jeunes filles. Kiki avait poussé Sina sur le côté, et le totoro était reparti aussi vite qu'il était venu. Kiki se releva péniblement, et elle vit que la chose tombée du ciel était un garçon. Il avait des cheveux blonds mi-longs et d'étranges vêtements, mais Kiki le trouvait plutôt beau.
-"Qui c'est ce garçon ?"
-"Je ne sais pas. Nous devrions le rentrer à l'intérieur, Sina, ça m'inquiète. Prend lui les pieds, je porterai les bras."
Elles le portèrent ainsi pendant toute la traversée du jardin, mais c'est en montant les escaliers qu'un cri de douleur se fit entendre :
-"Aïe ! Ma tête........."
-"Tiens ! Il est réveillé !"
-"Qu'est ce que... Qu'est ce que je fais ici ? Et pourquoi est-ce que vous me cogniez la tête sur cet escalier, lâchez moi !"
-"Oh ! Désolée !"
-"C'est rien, c'est rien.... Tu veux m'épouser ?"
Surprise, Kiki le lâcha, et il tomba à l'envers tête la première dans les escaliers. Un peu embêtée, elle l'aida à se relever et à grimper les escaliers, tout en le regardant avec un air cruel.
-"C'était crétin aussi de me faire ce genre de blagues stupides ! Il ne faut pas s'étonner !"
-"Mais je suis sérieux !"
-"N'importe quoi ! Vous êtes mal tombé !"
-"Ah ?"
-"Si vous continuez je vous jette par la fenêtre !"
-"Dans ce cas, c'était une blague."
-"Kiki, Est-ce qu'on peut manger...?"
-"D'accord Sina. Restez là. Vous remonterez tout seul quand vous en aurez la force."
-"Quoi ?! Ca va pas ?"
Sina et Kiki repartirent, laissant le garçon seul en bas des escaliers. Deux heures plus tard, Sina redescendit seule.
-"Toi ? Que fais tu ici ? Et ou est l'autre ?"
-"Kiki dort. Je voulais vous demander.... Qui êtes vous, en fait ? Et pourquoi êtes vous là ?"
-"Je suis un magicien, et je suis là parce qu'un troupeau de dragons m'a foncé dedans."
-"Vous êtes magicien... Donc vous devez avoir entendu parler de cet horrible magicien Howl qui conduit un château mobile ?"
-"Il est si connu que ça ?"
-"Oui."
-"Eh bien... Oui oui, j'en ai vaguement entendu parler. Mais peux-tu m'aider à me relever, petite ? J'ai les articulations en compotes et ARGH !! MES SUBLIMES CHEVEUX !!!"
-"Hein ?"
-"Il faut absolument que je prenne un bain et que je me coiffe ! Ca fait très moche là ! Je t'en prie aide moi à me lever, je ne veux pas mourir avant d'avoir coiffé ma magnifique chevelure."
Elle l'aida à se relever et à monter les escalier, et lui indiqua immédiatement l'emplacement de la salle de bains. Mais un autre problème se posait alors : ou allait-on le mettre ? Sina décida de le faire dormir dans la cuisine.
La nuit passée, Kiki se réveilla de bonne heure pour se préparer un petit déjeuné. Quand elle aperçut le magicien, qui était littéralement en train de s'empiffrer avec le stock que gâteaux dans le placard, elle étouffa un cri de fureur.
-"TOI !"
-"Hein ?"
-"Te rends tu compte de ce que tu fais ?! Tu vide le placard, comme ça ! Et de quel droit ? Ce n'est pas chez toi ici ! Et pas chez moi non plus d'ailleurs. Et puis lâche ce paquet de speculos ! Franchement !"
-"Mais j'avais faim !"
-"Sors de cette maison. Je compte jusqu'à trois ! Un ! Deux ! Tr...."
 A cet instant precis, la porte s'ouvrit en trombe, et une sorte de très long serpent rentra à l'interieur de la maison, renversant les meubles et les biblos. La créature tomba brusquement au sol, entrainant dans sa chute une pluie d'aliments, puis s'immobilisa. Le magicien s'était écroulé dans le placard, et Kiki s'était cachée sous la table, Sina, elle, probablement reveillée par ce boucan infernal, descendait à présent les escaliers.
-"Kiki, que s'est il pa... Hiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !!!! Un dragon !"
-"Ma têêêêête... ! Mes cheveux sont-ils intactes ? Ah ! Un dragon ?!"
Kiki était paralysée. Elle avait les yeux vides et grands ouverts, et paraissait completement sonnée. Inquiets, Sina et le magicien se précipiterent sur elle. Soudain, le dragon, enseveli par une montagnes d'objets diverses et de nouriture, se mit à bouger, ce qui reveilla Kiki instantanement.
-"Que s'est-il passé ? Oh non ! La... La... La cuisine est totalement ravagée !!! Mais qu'est-ce que je vais faaaaaaiiiiiiire ?"
-"Oui, surtout qu'on a un dragon à cinq metres de nous. Que fait-on ?"
-"C'est heu... Dangereux un dragon ?"
-"Oui... C'est ce genre de truc qui a attaqué mon chateau... Oups !"
-"QUOI ?! Tu... Tu... Tu es..."
Elle se retourna, le dragon avait disparu. A la place gisait un drôle de garçon aux cheveux noirs comme de l'encre, qui, completement ensanglanté, semblait totalement vidé.
-"Un garçon ! Il aurait été attaqué par le dragon ?"
-"Oh non ! Pas lui !"
-"Hein ?"
-"C'est le dragon, mais sous une forme humaine. Celui là me recherche depuis des mois !"
-"Ah oui ? Mais au fait, tu ne nous a toujours pas expliquer ce que tu faisais là, MAGICIEN HOWL !"
-"Heeuuuuuuu......."
Le "dragon" commençait à se relever peniblement, les yeux à peine ouverts. Il semblait ne pas bien se controler, car à la place de se relever avec les mains et les pieds, il se servait de ses coudes et genoux. Au bout de quelques secondes, il se releva calmement et avança vers Howl, le regard vide. Il regarda continuellement kiki, Howl et Sina pendant un cours instant, et leur dit de manière très posée :
-"Qui sont ces deux femmes ?"
-"Heu... Nous sommes..."
-"Êtes-vous de son côté ou êtes-vous neutres ? Si vous êtes neutres, vous resterez en vie."
-"Heu... Qu'a-t-il fait pour meriter la mort ?"
-"Je n'ai rien fait ! Il m'a attaqué sans raison et je suis tombé i..."
-"Tais-toi. Il m'a volé quelque chose qui m'est cher."
-"Ne pourrais-t-il pas le rendre ?"
-"Ce serait très difficile, puisque c'est irrecuperable."
-"Qu'était-ce ?"
-"Une broutille ! Il veut me tuer pour un objet completement insignifiant ! Même moi je n'en voulait p..."
-"Je t'ai dit de te taire, donc ne dis plus rien. Pourquoi l'avoir jeté dans une cheminée ? Tu aurais aussi bien pu me le rendre."
-"J'était vexé. Il ne fallait pas déchirer mes manches. Et puis, tu ne vas tout de même pas me tuer ?! Ce serait très cruel, ça."
-"Je m'en contrefiche. Mais je ne pourrais pas te tuer maintenant."
-"Ah bon ? C'est vrai ? Tant mieux."
-"J'ai une jambe cassée. Ce corp est trop faible, et chaque chute signifie une fracture. C'est très agaçant..."
Pendant ce temp, Sina regardait la scene, le teint livide, accrochée à la manche de Kiki.
-"Vous feriez mieux de repartir tous les deux au plus vîte, parce que cette maison n'est pas la mienne. Je dois garder cette petite fille, et ses parents reviennent demain soir. Ca m'embeterai qu'ils viennent à découvrir qu'un magicien recherché et un dragon tueur sont venus ici..."
-"Je repartirai dés que je l'aurais tué, pas avant."
-"Moi, je ne repartirai que quand ce cinglé sera reparti."
-"VOUS ALLEZ REPARTIR MAINTENANT !!!"
C'était Sina qui venait de crier. Elle semplait à la fois paniquée et folle de rage, comme si elle avait voulu user d'un seul coup toute la voix qu'elle n'avait pas utilisé durant toutes ses années.
-"Sina... Calme-toi."
-"Je ne veux pas qu'ils restent !"
-"Sina..."
Elle s'était mise à pleurer toutes les larmes de son corp. Elle semblait profondement triste. Au bout de quelues minutes sans que personne n'ai pu prononcer un mot, elle s'enfuit dans sa chambre en courant, et ferma brutalement la porte.
-"Qu'est-ce qu'elle a, cette petite ?"
-"Je l'ignore."
-"Moi, je le sais. Je le sais bien."
Le magicien et Kiki se retournerent vers le dragon, qui avait l'air particulierement sombre.
-"Cette enfant... Je doit lui remettre cette boite."
-"Comment ça ?"
-"... Je vais éviter de tuer ce stupide magicien, il n'en vaut pas la peine. De toute maniere, je viens de trouver ce pourquoi j'était venu. Je ne savait pas... Je vais repartir, mais donne ça à l'enfant, et dit lui d'y faire très attention. C'est quelqu'un qui m'envoie pour la lui donner."
Il donna a la jeune sorcière une boite en bois noire de taille moyenne, sur laquelle étaient joliement dessinés des nuages dorés, puis, il ramassa ce qu'il avait fait tomber en arrivant, et repartit. Howl reparti également, en laissant à Kiki le soin de ranger elle même l'étendue des dégats causés. Quelques heures plus tard, Kiki alla donner la boite à Sina, et la laissa seule. Sina ouvrit la boite avec précaution, et vit que la boite contenait du fil, des perles de toutes les couleurs, et un mot qui disait :
"Joyeux anniversaire en avance, petite Sina."
Marco
 
Maubec
kobuta-connection© entertainment™ presents : Naya, le Prince et l’Esprit de la Forêt (A storytelling fantasy by Maubec)

Featuring totoro
Il était une fois une jeune fille qui s’appelait Naya et vivait seule dans une petite chaumière située à la lisière de la forêt.
Ses parents étaient morts quelques années auparavant et, ne connaissant pas d’autre famille, elle s’était alors débrouillée seule pour subvenir à ses besoins en cultivant un petit potager qui avait toujours échappé aux rigueurs de l’hiver et produit des légumes même quand les champs voisins n’y arrivaient pas.
Sa maison qui devenait vétuste et dont le toit tremblait chaque nuit de tempête tenait toujours debout quand les dépendances des grandes fermes alentours étaient endommagées par les vents violents.
Consciente de sa bonne étoile, Naya n’oubliait jamais de préparer deux parts à chaque repas et laissait une assiette pour remercier l’esprit qui la protégeait si généreusement.
Naya avait toujours soigneusement évité de rencontrer ses voisins, de peur qu’on ne l’arrache à la maison de ses parents et elle vivait ainsi recluse avec pour seuls compagnons quelques rongeurs, des écureuils et d’autres animaux qui venaient profiter du repas offert quotidiennement. Sa solitude ne l’avait jamais vraiment peinée, trouvant dans les livres les compagnons qu’elle n’avait pas dans la vie réelle et elle s’accommodait fort bien de cette vie faite de petits rituels, de lectures, de souvenirs et certaines nuit de lointains morceaux d’ocarina portés par le vent lui semblait-il.
Or un jour, un jeune homme de la ville voisine partit à la chasse avec des amis. Contrairement à ses camarades, ce passe-temps ne l’amusait pas particulièrement mais son statut l’obligeait à y prendre part : « un prince a souvent plus d’obligations que de libertés » grommelait-il souvent pour lui-même. Et comme cela arrive fréquemment quand on ne fait pas attention où on va car on a la tête ailleurs, le Prince se perdit dans la forêt. D’abord amusé par cette aventure, le prince commença à s’inquiéter quand la nuit tomba sans avoir pu retrouver ses compagnons.
La forêt semblait soudainement plus menaçante, plus dangereuse à mesure que le soleil se couchait et tout prince qu’il fut, une désagréable sensation de peur le gagna peu à peu…
Il faisait avancer son cheval droit devant lui, espérant ainsi sortir de cette sombre forêt au plus vite mais des enchevêtrement de branches bloquaient systématiquement son chemin. Et l’obscurité ainsi que les bruits dans les fourrés affolait son cheval qui suivait un chemin que la nature semblait dessiner au fur et à mesure de ses pas. Son cas lui semblait désespéré quand soudain il vit une lueur au loin, à travers les branches au bout de ce sentier improvisé.
L’espoir revenant, il reprit le contrôle de sa monture et arriva jusqu’à la source de cette lumière : la fenêtre d’une petite chaumière vétuste. Il s’approcha et regarda prudemment par la fenêtre. Il n’était pas né de la dernière pluie et avait bien retenu les leçons de certains autres princes soi-disant malins qui, trop heureux d’avoir enfin trouvé un refuge, étaient rentrés, bras ouverts, dans un repère d’ogre et avait fini leur carrière dans un court-bouillon aux petit légumes. Et notre Prince n’envisageait franchement pas de se retrouver au menu d’un quelconque anthropophage et avouait avoir tout de même de plus hautes espérances quant à son avenir comme, pour commencer reprendre le boulot de son papa, le Roi, et puis trouver une jolie fille à épouser et avoir avec elle un Prince Junior qui perpétuerait la lignée. C’est avec ses pensées en tête qu’il risqua donc un regard furtif vers l’intérieur.
Et là, à son grand étonnement, il ne découvrit pas d’ogre mais une jolie jeune fille qui s’affairait à préparer son repas. Un deuxième coup d’œil moins furtif lui permit de voir que même le plus rusé des ogres ne pourrait pas se déguiser de cette façon et qu’aucune ogresse n’avait autant de grâce dans ses mouvement. Un troisième coup d’œil attentif et prolongé lui permit de conclure définitivement qu’aucun ogre ne se trouvait dans cette maison mais qu’au contraire une possible maman de Prince Junior allait bientôt passer à table et qu’il serait fort désobligeant d’arriver pendant qu’elle souperait : une telle faute de goût pour une première rencontre avait des chances, estimait-il, de compromettre toute possibilité d’héritier avec cette si ravissante demoiselle. Et puis il était Prince ! Et respecter les convenances étaient une deuxième nature chez lui. Il devait donc faire honneur à son rang et à sa future hôtesse (et mme Prince espérait-il de plus en plus) en ne l’interrompant pas durant son repas. Et c’est alors qu’il venait de prendre cette décision que la porte s’ouvrit et qu’il se retrouva, coupé dans son élan, devant Naya.
Décontenancé par la situation toute nouvelle, et assez dépassé généralement par les imprévus (surtout quand il avait passé presque un quart d’heure à décider quel attitude adopter), le Prince ne put articuler le moindre mot, la beauté de la jeune fille l’aidant aussi particulièrement à rester coi et assez stupidement planté sur ses deux jambes face à elle.
Naya, quand à elle, avait passé plusieurs années sans avoir la visite de personne et se retrouver ainsi, sans prévenir, devant un beau jeune homme richement habillé, la laissait également stupéfaite, surtout qu’elle se sentait ridicule avec son assiette pleine dans ses mains. Un petit moment passa tout de même avant qu’un des deux (en l’occurrence Naya quand elle commença à s’inquiéter de l’air totalement inerte et ahuri de son étrange visiteur) ne prononce les premiers mots intelligibles.
Naya était fort embarrassée par ce visiteur inattendu (elle n’avait rien à se mettre, le ménage n’était pas fait et en plus elle avait juste prévu son habituel repas pour deux personnes [ce qui après réflexion lui sembla assez curieusement bien tomber et ne pas rentrer dans la catégorie des choses négatives que cette rencontre fortuite engendrait]) mais proposa de le nourrir et le loger pour la nuit, ce qu’accepta le Prince avec un rare enthousiasme et même quelques étoiles dans les yeux. Ils mangèrent ensemble, après que le Prince se soit excusé sur le seuil de prendre la part de l’esprit de la forêt, comptant sur la nature bienveillante et la compréhension de ce dernier, et au fil de la soirée ils parlèrent longuement et se rapprochèrent.
Elle raconta au Prince la mort de ses parents et la vie qu’elle menait depuis, ses passions et ses envies, ses plus belles lectures, lui lisant quelques essais d’écriture en rougissant.
Celui lui parla de sa vie au château, de ses passions, de ses exploits (passage qu’il passa rapidement pour en venir rapidement au point suivant), de son avenir… Il n’oublia pas de la féliciter pour son accueil, sa gentillesse et sa beauté ni de la faire rire comme le lui avait dit Gauhémont (un copain du lycée des Princes) et la pria de l’accompagner, lui promettant une vie plus facile et heureuse là-bas.
La nuit leur parut très courte et le lendemain, Naya monta sur le cheval du Prince et ce dernier l’emmena à son château où il l’épousa, non sans avoir passé plusieurs semaines à lui faire la cour et à lui démontrer qu’il n’était pas aussi nigaud que les autres princes voulaient bien le faire croire, les jaloux ! Ce qui n’était pas toujours facile vu que par moments il l’était quand même un peu mais Naya aimait la gentillesse du Prince et puis il était quand même charmant.
Lorsqu’ils partirent, ils sentirent un vent fort balayer les arbres autour d’eux comme un souffle d’encouragement. Elle aurait même juré entendre un ocarina au loin mais elle attribua cela à une nuit trop courte et n’y fit guère plus attention. Le Prince, quant à lui, ne vit ni n’entendit rien de tout cela, trop occupé à contempler Naya.
Les premiers temps au château furent quelque peu déroutants pour une Naya qui découvrait le confort et une certaine douceur de vivre. Malgré cela, elle retournait régulièrement à son ancienne maison pour apporter à l’esprit de la forêt son repas moins quotidien mais plus copieux et honorer la mémoire de ses parents. Le Prince ne voyait pas d’un bon œil ces incessants voyages, les routes restaient dangereuses et malgré ses recommandations, Naya refusait les escortes qu’il lui proposait. Il fut heureux lorsqu’elle tomba enceinte car elle dut alors abandonner ses voyages (et aussi parce qu’il allait être papa).
Quelques mois plus tard, Naya mit au monde un petit Prince Junior, ce qui mis en joie l’heureux papa, son papy de roi et tout le peuple du royaume.
Peu de temps après, le roi mourut, le Prince devint alors roi. Mais ses nouvelles obligations ne l’empêchait nullement d’être présent auprès de sa femme et de leur fils.
Comme il semblait loin, pour Naya, le temps où elle vivait seule dans sa petite chaumière isolée ! Si loin qu’elle n’y allait pratiquement plus, se consacrant pleinement à son jeune fils.
Mais un jour, alors que le couple royal se promenait aux abords de la forêt, ils furent attaqués par des bandits de grand chemin. Les quelques gardes qui escortaient le Prince et Naya, bien que plus expérimentés et mieux armés, n’étaient pas assez nombreux et le couple dut fuir pour échapper à ses agresseurs. Alors que le Prince tentait de tenir à distance leurs poursuivants, Naya tomba dans un piège et fut kidnappée avec Prince Junior. Le Prince se lança à leur rescousse mais son cheval fut blessé et il chuta et sombra dans l’inconscience…
Quand il se réveilla, les gardes survivants lui confirmèrent l’horrible vérité : sa femme et son fils étaient aux mains des bandits.
Désespéré, le Prince envoya les survivants au château pour qu’ils envoient des troupes à la recherche des auteurs de ce méfait. Une fois seul, il se tourna vers la forêt et repensa à l’esprit qui la peuplait, qui avait si bien su protégé sa femme durant des années et que celle-ci avait continué à honorer lorsqu’elle l’avait suivi au château et épousé. Il se dirigea alors à vive allure vers la chaumière de Naya sans attendre les troupes qu’il avait demandé.
Là, il récolta tous les légumes qu’il put (et ce ne fut pas sans mal car en bon prince de base, il avait allègrement séché les cours d’agriculture au lycée des Princes, comme d’ailleurs ses coreligionnaires et le prof chargé de cette matière de toutes façons) pour les offrir à l’esprit bienveillant afin qu’il l’aide à retrouver sa femme et leur enfant, s’excusant de l’avoir négligé durant toutes ses années. Et alors qu’il priait ainsi, un vent violent parcoura les arbres environnants et la cour de la maison.
Le Prince releva prudemment la tête (« encore un coup d’un ogre ou d’un troll… mais je ne suis pas né de la dernière pluie… ») et ce qu’il vit n’avait rien à voir avec un ogre ou un troll… Gigantesque, “Il” l’était, autant qu’un troll, c’était indéniable… “Il” avait également des dents gigantesques comme un ogre mais… Mais il était bien trop poilu même selon les critères ogresques… Et puis il y avait ce sourire réconfortant et amical qui commençait à faire douter le Prince des possibles intentions belliqueuses de ce providentiel nouveau-venu.
Toujours la main sur le pommeau de son épée, le Prince essaya d’entamer des présentations sommaires mais tout ce qu’il obtint de son étrange interlocuteur ne fut qu’un sourire encore plus immense ainsi qu’une sorte de bâillement étouffé. Lâchant définitivement son épée pour preuve de sa bonne volonté, le Prince lui expliqua alors la situation dramatique dans laquelle se trouvait sa femme qui se trouvait être l’ancienne protégée (du moins, l’espérait-il) de l’immense créature qui se tenait devant lui. A ces mots, la créature inspira profondément et poussa un bâillement qui tenait plutôt du rugissement, décoiffant sérieusement un Prince assez surpris par la tournure des choses. Ce qui arriva, suite au rugissement ne le rassura pas plus sur sa santé mentale ni sur la tournure que prenait effectivement les choses et il promis d’arrêter de boire même pour les banquets officiels, ou alors juste un peu par politesse.
Devant lui, se tenait un chat immense, de la taille d’un très gros chariot, troué de partout et muni de nombreuses pattes. Et le félin le regardait avec des yeux perçants et un sourire énigmatique, presque effrayant. Mais la créature au sourire amical l’enjoignit de se rapprocher du chat. Ce que fit le Prince qui se disait que décidément les pièges trolls devenaient de plus en plus sophistiqués… Et alors qu’il avançait prudemment vers le chat, prêt à vendre chèrement sa peau, un des nombreux trous qui parcourait le corps de l’animal s’agrandit devant lui jusqu’à former une sorte de porte, l’invitant à rentrer littéralement à l’intérieur de l’animal. « Au moins, ce n’est pas la gueule… » songea le Prince qui grimpa alors et découvrit une sorte de pièce tout en poils soyeux et particulièrement agréable. Mais à peine avait-il poussé un soupir de soulagement et d’aise mêlés qu’il eut le souffle coupé par la prodigieuse accélération du gigantesque félin qui se mit à galoper de toutes ses nombreuses pattes à travers la forêt et les plaines, bondissant au dessus des habitations, grimpant aux arbres les plus hauts… Et le tout sans que personne ne semble être en mesure de le remarquer d’une quelconque manière.
Alors que le Prince était penché par une de ces fenêtres naturelles qu’offrait ce curieux chat, il aperçut le groupe de bandits qui détenait sa femme et son fils. Aussitôt il fit signe à sa monture si particulière qui fonça sur eux. Le vent soulevé par l’immense félin affola les chevaux qui se cabrèrent et firent chuter leurs cavaliers, complètement décontenancés. Le chat s’arrêta sur une branche surplombant la troupe et le Prince sauta au sol récupérer Naya et Prince Junior et les fit grimper dans le grand chat pour les mener loin de leurs ravisseurs encore estourbis. le chat les mena jusqu’à l’ancienne maison de Naya où les attendait l’esprit de la forêt et les laissa après que le Prince et Naya l’aient remercier grandement, promettant d’apporter du lait avec les prochaines offrandes qu’ils apporteraient à l’esprit de la forêt. Ce dernier qui amusait particulièrement Prince Junior se pencha sur celui-ci (le Prince évitant de peu l’incident diplomatique par tirage de moustaches) puis s’éleva dans les airs sur une toupie en bois et disparut au loin, en compagnie d’autres esprits plus petits, un petit bleu et un tout petit blanc qui semblaient agrippés à ses poils.
C’est alors que les gardes royaux arrivèrent, essoufflés mais heureux de retrouver leurs souverains en parfaite santé et libres, comme par miracle. Et alors que le Prince essayait vainement d’expliquer ce qui s’étai passé, Prince Junior tendit une main ouverte dans laquelle il tenait un gland et prononça son premier mot : « TOTORO »
Et depuis ce jour et jusqu’à leur mort, le Prince, qui prit le nom de Totoro Ier (« car Prince Ier pour un roi, ça fait parvenu » estimait-il) et Naya emmenèrent chaque semaine un repas à la maison de celle-ci.
Et certains disent même qu’ils se mirent à jouer de l’ocarina sur la fin de leur vie.
FIN
(et maintenant on fait dodo… Bonne nuit)
 
Mog
Conte historique d’Asie
Longtemps avant que la chine ne soit unie, une terrible guerre faisait rage dans le petit royaume du Suyang. Car le roi Phon respecté dans les 7 royaumes pour sa sagesse avait deux fils aussi différents que le riz et le gingembre. Nombreux furent ceux qui pensèrent que ce fut son propre fils Pong qui le fit assassiner. Pong était connu pour son machiavélisme et sa cruauté. Ainsi quand il accéda à la couronne, nombreux furent les gens à se révolter préférant que ce soit son jeune frère, le doux Ping qui assume la lourde responsabilité de diriger le royaume.
La guerre éclata entre partisan de Pong, le roi légitime et ceux de Ping. Pong avait sous son commandement l’armée royal, mais Ping, soutenu par les riches familles du royaume avait constitué une armée de mercenaire aussi hétéroclite que redoutable. Les batailles s’enchaînèrent, laissant le peuple affamé et le royaume en cendre…
Chacun des camps avait ses héros, brute épaisse ou assassin cruel. Les deux plus grands était sans conteste Chen au service du roi et Tchupei pour les insurgés. Chen avait acquis une grande réputation en abatant en combat singulier tous les plus grand héros de son temps. Devenu général de l’armée, il avait deux principes qu’il ne devait jamais trahir, le sens de l’honneur et la dévotion à son roi. Tchupei détenait le record de coup de sabre dans le dos et fut probablement dans cette guerre le plus mortel des assassins que ce soit chez les paysans qu’il prenait plaisir à torturer ou ses ennemis qui mourrait la plupart du temps, sans même l’avoir vu.
Le destin du royaume devait se décider à la bataille de la rivière Tang. Elle dura plusieurs jours, à la fin seul quelques dizaines d’hommes avaient survécu dans chaque camp. C’est la que les 2 héros s’affrontèrent, devant sceller à jamais le destin du royaume. Tchupei arriva dans le dos de Chen occupait à occire un capitaine et lui trancha la gorge.
Ainsi le bon Ping pris le pouvoir et son règne dura plus de quarante ans…
Le poète japonais Makura écrivit un haïku sur cette histoire.
Matinée sanglante
De dos
La justice frappe
Et Lao Tseu en tira un proverbe :
Si tu joues au Ping-pong à coté d’une rivière, assure toi d’être face à elle.
 
Mog
Ecologie du Totoro
Extrait de la conférence du professeur Gaspard à Limoge en 1987
Journée d’étude : Mythe et réalité
[…]
Je vais vous présenter le résultat de nombreuses années de recherche. Ce que je m’apprête à vous révéler est si incroyable que cela risque de choquer vos esprits cartésiens, mais tout est pourtant vrai... C’est en partant sur la trace du panda japonais que j’ai découvert un animal fabuleux et légendaire. Cet animal, mais peut on parler d’animal dans son cas, sans nul pareil est le Totoro ! Je vois bien vos sourires, mais je vous apporterai à la fin de cet exposé la preuve de son existence.
Le totoro, de son nom scientifique Gigantus Sympathicus ne fait partie d’aucune branche connue. J’ai d’abord cru qu’il s’agissait d’un mammifère, peut être un cousin de l’ours mais il n’en est rien. Car le totoro est un hybride entre une plante et un animal. Les totoro naissent…[dans les choux ?, Rire général]… non d’un arbre apparenté au camphrier.
Le totoro est plutôt un solitaire, chaque famille vit dans sa propre forêt. Une fois atteint l’age adulte, le jeune totoro part explorer de nouveaux territoires pour s’installer. La il fabrique une tanière et plante en son centre le camphrier qui pourra donner naissance, des centaines d’années plus tard à de nouveaux totoros (guère plus de 2 ou 3).
[…]
Je me suis longtemps demandé de quoi pouvait se nourrir le Totoro. Ses mâchoires proéminentes semblent appartenir à un carnivore, pourtant je n’ai pu trouver nulle trace d’ossement ou de reste d’animaux aux abords de sa tanière. De la même façon Je n’ai jamais vu de Totoro s’attaquer à une plante verte ou à un arbre. La réponse m’a été donnée en examinant les lieux choisis par les Totoro pour installer leur tanière. Dans la foret certes, mais aux abords des maisons abandonnées. C’est la que l’on peut trouver la nourriture du totoro. Il se nourrie exclusivement de noiraudes !
[…]
Le totoro peut vivre jusqu’à 350 ans, son aspect varie beaucoup avec l’age.
Pendant ses premières années, son pelage est blanc et il ne mesure guère plus de 50cm.
Sa robe commence peu à peu à prendre des teintes bleus gris et à se couvrir de tache sur le ventre durant sa croissance. A l’age adulte (à partir de 50 ans), le totoro peut mesurer plus de 2m et peser plus de 500 kg. Son pelage vire au marron.
Le totoro n’a qu’un seul prédateur, que j’appellerai « le monstre ». Le monstre est tapi en chacun de nous. Il représente tous les plus bas instincts de l’homme. Le monstre ne supporte pas la nature, car il ne peut l’asservir. C’est pour cela qu’il utilise sa marionnette (l’homme) pour la détruire. Or si les totoros sont prodigieusement intelligents, ils sont particulièrement sensibles aux dommages perpétrés à l’encontre de la Terre. Un lien invisible semble directement relier le totoro à la nature. Chaque fois que les bétonneuses avancent, ils souffrent. La population de totoro ne dépasse pas les cinquante individus et bientôt, si l’on ne fait rien, cette espèce prodigieuse aura complètement disparu…
(Professeur Gaspard, vous nus avez parlé d’une preuve tout à l’heure…) Oui j’y viens…
Fin de la conférence…
Sur ce qui se passa ensuite, les différents témoins restent dubitatifs et contradictoires. Certains parlent d’un gros chat, d’autres d’un bus étrange dans lequel le professeur serait monté. Une chose est sur pourtant malgré une enquête très poussé, le professeur Gaspard semblent avoir complètement disparu…
Totoro, viens me chercher dans ton chat bus !!!!!!
Mog qui raconte une histoire vraie que le frère de la cousine de la tante a entendu de la bouche même de l’un des biologistes présent à cette fameuse conférence mystérieuse (c’est dire si l’information est crédible !)